Parfois j'ai mauvaise conscience… et dans conscience il y a science … Je me dis “l'ours blanc agonise, les pingouins ont soif et la planète suffoque...
On ne peut plus continuer à consommer ainsi, à faire n'importe quoi avec l'eau et l'électricité, il va falloir changer nos habitudes, et ra-di-ca-le-ment”. Alors dans ces moments, de plus en plus fréquents, je me transforme en véritable dictateur. Staline is back.
Je me mets d'abord à flâner dans les magasins Bio et j'achète une foule de trucs très improbables, qui malheureusement ne me serviront jamais à rien et qui coûtent la peau des f....es. surtout les habits en bambou ou en coton bio ... Parce que dans ces moments là je prends un tas de bonnes résolutions du genre “je vais faire mon pain moi-même à la farine d'épeautre et j'ajouterai même une douce saveur de vanille issu du commerce équitable”. Finies les conneries fabriquées par les enfants de trois ans dans les bidonvilles du Bangladesh. Et je vous jure que ma motivation est à la hauteur de mes espérances. Je remplis mes placards de produits rares, dont le packagingpackaging ne donne pas forcément envie, que je sors dans les grandes occasions en clamant
- “Comment tu ne connais pas le sucre naparouna !!! c'est excellent pour la santé, c'est antioxydant et en plus tu verras comme c'est bon !!
Dans ces moments je me mens, parce que y a pas de raison que je sois seule devant mon plat de quinoa et tout le monde désormais est censé participer à mon projet universel qui part d'un bon sentiment. A l'école ce sera biscuits bio et si mes enfants émettent la moindre protestation je vocifère :
-“Nan mais Oh ! Ca ne va pas la tète ??? Tu sais ce que c'est de recycler une petite brioche à l'huile hydrogénée dans son emballage individuel, HEIN ?
Et dès que je rentre je me remets à hurler : “Et l'eau B..... de M.... !!!!!!!!!!!!!” Donc je hurle
- “Et l'eau Bordel de Merde !!??? L'ours blanc a bientôt pied et tout le monde s'en fout à ce que je vois!!!!”
J 'éteins tous les robinets en soufflant et je pars à pied faire mes courses, histoire de respecter l'environnement tout en favorisant la circulation sanguine... Mais revenons à nos manchots. Je suis donc même capable de voter vert ... Passée cette phase totalement excessive, je constate avec amertume que mon tas de linge sale a triplé de volume (car j'ai voulu économisé de l'eau), je constate que le pain complet n'est pas si bon et est lourd et que je n'ai plus de voix à force de crier pour rien. Je constate que je suis fatiguée et que je donnerai ma vie pour troquer mes barres de céréales ble-algues contre mon poids en Snickers.
J'ai alors un diable qui se pose sur mon épaule, armé de son trident. Il se penche et me murmure
-“Hé ! Ma vieille … t'en as pas marre de tout ce cinoche ? Tu crois que tu vas sauver la planète en coupant l'eau de ta douche pendant que tu te laves les cheveux et en bannissant ta confortable scenic ?”
Je lui réponds
-“Casse-toi Satan, ces gestes ne sont rien, mais répétés un million de fois ils comptent beaucoup ! ” Le diable se tord de rire.
-“Ah ouais ? Tu trouves pas que le réchauffement climatique a du bon ? Regarde : tu chauffes pas beaucoup pour un mois de février : d'être au-dessus des normales saisonnières c'est cool non ? Ton sèche-linge tu peux le faire marcher un peu plus tu sais. Un bon gros bain c'est plus relaxant qu'une douche tiédasse…”.
Je cède… Je me remets à consommer de la volaille louche et à considérer la fraise Tagada comme le cinquième fruit du jour, je reprends des Pringles pour la 4e fois . J'ai cédé … Le diable est content...
Plus intellectuel et pour étayer des débats ...
l'express ; "Blé ukrainien, coton égyptien, cacahouètes du Soudan, mangues de Côte d'Ivoire, pâtes d'Italie, sarrasin à décortiquer des Etats-Unis, miel de Hongrie, oranges d'Argentine, guarana du Brésil, sucre de MadagascarMadagascar, abricots et noisettes de Turquie, bananes de Saint-DomingueSaint-Domingue, herbes de Bulgarie, colza du Canada, pommes de Pologne ou café du Mexique: en 2002, la fourche s'est diablement éloignée de la fourchette. Et les occasions de dérapage sont devenues de plus en plus nombreuses à mesure que les règlements sont devenus de plus en plus touffus. Sans parler des écarts culturels entre les méthodes de production. " , "En France, c'est l'Etat qui décide de ce qui est bio ou non; en Allemagne, cette charge est dévolue aux Länder et, en Espagne, aux régions. Fleurissent aussi mille et un logos, créations d'Etat ou élaborations de sociétés privées. Enfin, le plus joyeux désordre règne parmi les organismes de certification, ces piliers du système bio chargés de garantir la conformité des produits. Les uns sont proches des organisations de producteurs comme Ecocert en France; les autres, par exemple en Allemagne, ont des liens très étroits avec les fédérations de consommateurs", "L'Europe fait la sourde oreille. Peut-elle ignorer plus longtemps les questions brûlantes qui secouent le monde du bio? Qui doit payer si l'on renforce le système de suivi des produits? Est-on obligé de contrôler des journées durant chacun des 7 000 petits producteurs d'une coopérative mexicaine de café bio, quand on sait que la certification d'une hacienda argentine de plusieurs milliers d'hectares peut ne prendre que quarante-huit heures? Comment régler la terrifiante question des métaux lourds présents dans les sols de certains pays de l'Est, celle de leur contexte industriel non maîtrisé, des déchets et des pollutions diverses?",
le figaro : "Victime de son succès, le bio en grande surface menace de se banaliser et de renouer avec les travers de la production classique. Principal problème : la trop faible capacité de production actuelle et la recherche de petits prix poussent à importer 50 % des produits. «Plus de la moitié des fruits et légumes et 40 % de l'épicerie sèche proviennent de nos voisins européens, du Maroc, de Turquie, voire de beaucoup plus loin», admet Élisabeth Mercier, directrice de l'Agence bio. Avec, à la clé, transport et dégagement de CO2 très peu écologiques. La situation pourrait s'améliorer grâce au Grenelle de l'environnement, qui fixe à 20 % (!) l'étendue de notre surface agricole consacrée au bio, contre 2 % aujourd'hui. Mais tout en relevant de bonnes initiatives, les agriculteurs bio restent globalement méfiants vis-à-vis de leurs interlocuteurs des grands magasins. Ils leur reprochent de trop se focaliser sur les prix. Mais aussi de développer un marketing tous azimuts qui viderait de leur sens les produits bio. Exemples : création de produits très «pointus» (comme les chips bio aromatisées), suremballage (pour les fruits et légumes ou les produits pour les enfants en portions individuelles) et promotion à grand renfort de prospectus (même recyclés)."
le nouvel obs : " La substitution intégrale dans nos gondoles des produits conventionnels par le Bio n'est ni réaliste à court terme. Ni souhaitable en l'état de notre hygiène alimentaire. Manger Bio, ce n'est pas seulement limiter le nombre de molécules chimiques dont sont assaisonnées les cultures depuis les années cinquante, c'est aussi se nourrir de manière moins gloutonne. Plus sobre. Plus diverse. Plus goûteuse. Plus saisonnière. Plus responsable. C'est s'extraire progressivement de l'addiction boulimique au trop de gras, au trop de sel et au trop de sucre. C'est se nourrir et non plus se remplir. Un apprentissage qui a aussi un impact sur le portefeuille."
Que Choisir : " Un calcul plus équitable des aides de la PAC, permettant un rééquilibrage des aides en faveur des exploitations en agriculture biologique. Rendre le 'bio' accessible au plus grand nombre dans la Grande Distribution, en augmentant le nombre de références en rayon et en appliquant les mêmes marges que celles qu'elles appliquent aux produits conventionnels. Faire apprécier la formation du prix des produits biologiques par l'Observatoire des Prix et des Marges » En revanche, opposer radicalement petits circuits ( Amap, Jardins de Cocagne qui sont aussi des structures d'insertion ) et grandes surfaces, ravive une guerre de religion entre les archi purs et les supposés impurs du Bio qui risque de brouiller les repères du consommateurs.Ilconsommateurs.Il y a de la place pour tout le monde. Pour les labels encore plus exigeants que AB. Comme pour le label européen qui certes tolère 0,9 % de contamination OGM mais qui exclut tout pesticide et tout fongicide. Ce qui n'est pas rien. Les agriculteurs qui souffrent des cancers rares engendrés par la manipulation des produits phyto-sanitaires peuvent en parler douloureusement."
Je n'aime pas :
(comble pour une marque soit disant 100 % végétale depuis des année ...
sortent la gamme "bio")
et les bobos "bio"
Cela ne m'empêche pas de soutenir :
Être vigilant, essayer de connaître un peu mieux d'où vient son alimentation /ses produits,
consommer moins et mieux ,,,